Mais où se trouve donc le fameux tableau de l’église de Lormes peinte par Camille Corot ?
Au musée d’Hartford. Ah ! Vous êtes sûr, je crois que c’est plutôt au Metropolitan de New York !
J’ai entendu cette affirmation
plusieurs fois. Il y a effectivement souvent une hésitation entre ces deux
musées. En fait, chacun a raison, car il y a deux tableaux de Corot sur
l’église de Lormes. Une vue de prés et une vue de loin, peinte à partir de la
route de Narvau.
Mais la peinture de l’église
Saint Alban vue de près est bien au musée de la ville d’Hartford. Elle fait
partie des quatre œuvres de Corot que possède ce musée.
La vue de l’église de Lormes, de prés, se trouve au
musée de la ville d’Hartford.
L’église de Lormes, 1841, huile sur toile, taille 34X45
Quelle est cette ville d’Hartford ?
C’est la capitale de l'Etat du Connecticut aux Etats-Unis. C’est la troisième plus grande ville de l’État après Bridgeport et New Haven. Son aire urbaine, (le grand Hartford) est, avec 1 188 841 habitants, la plus importante du Connecticut. Hartford est parfois surnommée la « capitale mondiale des compagnies d'assurance » parce qu'elle est un centre important de compagnies d’assurance américaines (à la suite du grand incendie de New York).
Les
premiers Européens qui ont exploré cette partie de la côte atlantique seraient
les Néerlandais qui remontèrent la
vallée du Connecticut en 1614.
Skyline de la ville d'Hartford
Comment se nomme le musée ?
Le musée d’Hartford se nomme le « Wadsworth Atheneum Museum of Art ». Il rassemble notamment des collections de peintures impressionnistes françaises et américaines, des paysages, des œuvres contemporaines, des vêtements et textiles, une collection d'armes à feu Colt ainsi que des collections d'arts décoratifs.
Pour André Fraigneau écrit en 1952 :« (...) [c’est] un ravissant musée avec un atrium où sont exposées quelques merveilles : un le Nain, , un Canaletto, un Rubens admirable, des Boudin, des Degas très serrés, trois Dali superbes, des meubles, des faïences, le tout clair, raffiné. Un musée modèle. » in Escales d'un Européen, éditions du Rocher, 2005, p 204. Et il y a aussi un Van Gogh etc.
A l’heure actuelle, les
salles sont soit agencées un peu comme au XIXème siècle avec un accrochage « dense »
comme on peut retrouver au château de Chantilly en France par exemple, soit
aérées comme dans de nombreux musées contemporains. Les espaces au sol servent
aussi lors de nombreuses représentations culturelles, concerts, performances, dîners de mécènes etc.
Performance dans une salle du musée Wadsworth Atheneum
Combien y-t-il de Corot au musée d’Hartford ?
Le musée, formidable témoignage
de l’histoire de l’art à travers les âges, possède plus de 200 œuvres européennes.
Ce musée, outre l’église Saint Alban de Lormes, possède également trois autres toiles de Corot.
Castel Sant'Elia, huile sur papier,1826, 30x 19
Le Castel de Sant’Elia, peint lors de son premier séjour en Italie en 1826, lorsqu’il avait 30 ans. Le petit village, à 50 kilomètres, au nord de Rome occupe un plateau de tuf. Il a conservé une partie de ses fortifications du XIIIe siècle.
En
automne 1826, Corot découvre les superbes roches rouges de Civita Castellana puis de Castel Sant’Elia. Il ne
se lasse pas d'en étudier les structures et les couleurs. Son traitement de
la masse minérale et de la lumière en fait un précurseur de Cézanne : il
construit les formes par la lumière. "Corot
recherche le style par de grandes lignes résolument écrites, par une sobriété
voulue dans les détails ». Il choisissait des arbres peu tourmentés, des rochers
simples aux cassures continuées
Une très belle vue de Rouen (1829-33) : « Rouen, vue des collines dominant la
ville », ville où Corot a passé une partie de son enfance. Elle fût peinte
entre 1929 et 1933. Le musée possède également une belle peinture d’Italie réalisée lors de son premier voyage et une
vue d’un batelier sur la Seine
Rouen,
vue des collines dominant la ville, 1829-33
Quatrième tableau : le bord de la Seine (15 ans après le premier voyage en Italie). Ce tableau est typique de la production de la maturité du peintre. Même s’il s’inspire du parc de Mortefontaine près de Paris, le tableau reste, pour l’essentiel, une construction imaginaire.
« Les éléments de sa composition sont
presque identiques au Souvenir de
Mortefontaine du Louvre, mais dans ce tableau, un temple apparaît au milieu
du lac. Corot reprend certains de ses motifs favoris, un plan d'eau tranquille,
un bouleau penché et un saule au feuillage diaphane, le tout enveloppé dans une
atmosphère feutrée et haletante, qui évoque une délicieuse langueur estivale.
Sa gamme de couleurs se limite aux gris, aux jaunes et aux verts, son intérêt
principal étant la manipulation des valeurs tonales et la création d'une
lumière douce très spéciale qui imprègne ses derniers paysages engendrant une
ambiance onirique. »
Clip vidéo sur les tableaux de Corot au musée Whadsworth
Atheneum d’Hartford






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